3.600 euros: le prix d'un vautour fauve
Ariège: Christian Derramond condamné pour avoir tué un vautour fauve.
Christian Derramond avait tué un vautour fauve avec une 22 LR équipée d’une lunette et d’un silencieux. Le but étant, selon lui, d’effaroucher « le prédateur ».
Son vétérinaire habituel, jean-Pierre Alzieu, faisant fi du conflit d’intérêt est le vétérinaire qui a “expertisé” les brebis et annonçé en grande pompe le "changement de comportement" des fauves à pattes de poulet. Et bien évidement, son expertise va dans le sens de son client et dans celui de ses employeurs, le CG09 et la FDC09. Normal on est en Ariège, le copinage marche à fond…
La mission gouvernementale venue en Ariège en juin a réaffirmé les «positions scientifiques communément admises» selon lesquelles «le vautour fauve n'attaque les bêtes vivantes que si elles sont en situation de faiblesse», c'est-à-dire malades ou en train de mettre bas. Jean-Pierre Alzieu s'en moque : dans un récent article "scientifique" (d'une revue professionnelle), il se justifie alors que son expertise est sans valeur aucune, contraire à la déontologie de la profession, il ne faut pas expertiser chez ses clients, point barre. Seul un petit cadre est intéressant, et révélateur du personnage : "Conflit d'intérêt: aucun"!
Mais revenons à nos moutons : le vautour malchanceux (tué en vol à la 22 à lunette) s’était écrasé près d’un cycliste à Saint-Félix-de Rieutord,. Pas de chance, le méfait n’est pas passé inaperçu, le conflit d'intérêt non plus, il suffit de demander à ses "confrères"...
Christian Derramond a été reconnu coupable de «destruction d'espèce animale non domestique et protégée» ainsi que de détention d'arme sans déclaration. Le tribunal correctionnel de Foix l'a condamné ce mardi à une peine de 7.500 euros d'amende, dont 6.000 avec sursis. Il va falloir se tenir tranquille pour éviter les 6.000 € qui planent sur l'exploitation. Le vétérinaire professe lui toujours, intouchable, copain avec Bonrepaux, Fernandez et tout le gratin de ce département, chambre d'agriculture etc...
Christian Derramond doit aussi payer 500 euros de dommages et intérêts et 200 euros de frais de justice à chacune des trois associations qui s'étaient constituées partie civile : France Nature Environnement, le Comité Ecologique Ariégeois, et la Ligue de Protection des Oiseaux, (+ 2100 euros donc). Son fusil a été confisqué, et l’éleveur s’est vu interdire pendant un an de détenir une arme et de solliciter un permis de chasse. Peut-être pourra-t-il continuer avec une sarbacane et des fléchettes hypodermiques empruntées à son ami, histoire de continuer les "recherches scientifiques" sur les "interventions ante mortem de vautours fauves sur un troupeau d'ovins"?
Christian Derramond a indiqué ne pas vouloir interjeter appel de cette décision. 3.600 euros, c’est donc le prix pour tuer un oiseau de cette espèce protégée. Il en reste à peu près 1.600 autres.
Les amis de l’éleveur et de son vétérinaire vont-ils mettre la main à la poche, comme d’habitude en Ariège?
Je vous laisse, je vais vomir la lecture d'un rapport d'un "cas clibique"pas très frais, publié ce mois dans "Le Point vétérinaire". L'Ariège est plein de prédateurs et de rapaces, et de viandes froides dans les placards...
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